Profitez de la Saint-Valentin pour stimuler votre sexualité

Les cœurs ornent les vitrines des magasins, les magazines le martèlent en gros titre, les restaurants proposent des mets raffinés, C’est la Saint-Valentin ! Saint-Valentin, aussi appelé « le patron des amoureux » (Koble, 2014), est généralement associé à l’amour romantique, tendre voir même affectueux. Mais quelle est l’origine de cette fête, à connotation plutôt commerciale, à laquelle les amoureux semblent souvent attacher une grande importance ? Nous allons à travers cet article vous décrire l’évolution de cette fête, depuis son origine jusqu’à nos jours. Ce survol historique nous permettra de rappeler un élément essentiel : La Saint-Valentin est avant tout la fête de l’amour sensuel et sexuel. 

Article rédigé par Pascal de Sutter et Morgane Xhonneux

L’origine de la Saint-Valentin : les lupercales

La Saint-Valentin trouve son origine dans une fête romaine. Selon la légende, le fondateur de la Rome antique, Romulus ainsi que son frère Rémus furent recueillis et allaités par une louve au pied du Mont Palatin (une des sept collines de Rome) après avoir été abandonnés par le roi Amulius (Gandon, 2004).  Même si cette histoire relève bien davantage du mythe que du fait, la louve resta le symbole de la capitale de l’Italie et fut un animal extrêmement vénéré par le peuple latin.

 

Durant l’Antiquité, les romains vénéraient de nombreux dieux et organisaient ainsi de multiples fêtes afin de célébrer leurs cultes.  L’une d’elle appelée « les Lupercales » avait lieu à l’aube du 15 février.  Cette fête tirait son inspiration du rapt des femmes Sabines par les romains et se déroulait en l’honneur du dieu Faunus (Hamilton, 1997). Durant cette fête, les jeunes hommes sacrifiaient un bouc devant le Mont Palatin. Ensuite, recouverts uniquement de sa peau, ils se lançaient avec ardeur à la poursuite des jeunes filles dans le but d’avoir de nombreuses relations sexuelles (Brisson). L’objectif principal de cette fête étant de favoriser la fécondité et la pérennité du peuple, comme ce fut le cas lors de l’enlèvement des Sabines. 

 

Cette fête qui donna naissance à la Saint-Valentin reflétait alors toute l’essence de l’amour charnel, érotique et surtout de la sexualité libérée, voire bestiale. La sexualité était le but premier et la notion de romantisme ne faisait absolument  pas partie des priorités. Nous sommes donc ici bien loin de la gentille « fête des amoureux » dont on nous parle chaque année. Alors comment avons-nous basculé d’une fête débordante de sexualité à une fête bien plus « sage » et « romantique » ? 

 

L’influence de la religion catholique sur la Saint-Valentin

C’est par le biais de la chrétienté que la transition s’opéra. En 5OO, les chrétiens remplacèrent ces fêtes antiques et païennes par une fête Liturgique en l’honneur de Valentin. Selon une des légendes proposées Valentin est un prêtre qui acceptait d’unir clandestinement des hommes et des femmes sous le régime de l’empereur romain Claude II. Claude II aurait été un empereur tyrannique qui prît la décision d’annuler tous les mariages dans sa région afin d’empêcher que les hommes ne préfèrent rester auprès de leurs épouses plutôt que se rendre la guerre. Valentin fut arrêté et décapité pour ses actes. La Saint-Valentin serait donc une manière d’honorer sa mémoire et l’amour marital qui lui est associé. La religion catholique n’est cependant pas unanime sur cette légende et sur l’identité du fameux Valentin qui inspira la fête en question (Desjoyaux, 2015). Quoiqu’il en soit, la Saint-Valentin devint aussi une source d’inspiration pour de nombreux poètes qui la déclinèrent comme une ode à l’amour pur et courtois (Koble, 2014). Nous sommes ici bien loin de la fête originale et de l’amour au sens érotique et sexuel.

 

Pourquoi ne pas vivre sa Saint-Valentin autrement ?

Il est fort probable que de par l’influence de la religion catholique sur l’éducation, la Saint-Valentin soit davantage associée dans l’imaginaire collectif à un amour tendre, pur, voir même filial. On invite l’élu de son cœur au restaurant, on offre une rose ou on organise pour les célibataires, une sortie entre amis ou même avec ses enfants. 

Ce n’est pas en soi une mauvaise chose. Mais pourquoi ne pas plutôt profiter de cet événement pour mettre en avant le pôle érotique (l’Eros) de l’amour et se reconnecter avec la fête originelle qui inspira la Saint-Valentin ? Nous ne vous conseillons bien évidemment pas de courir tout nu dans les bois en pourchassant votre dulcinée (sous peine d’avoir quelques problèmes judiciaires) mais plutôt de vous offrir une soirée sous le signe de la sexualité et de l’érotisme. Pourquoi pas profiter de cette date pour vous organiser une sortie érotique (love shop par exemple) et ainsi pimenter votre sexualité ? Enfin, il n’est pas nécessaire d’être en couple puisque la sexualité ne se vit pas exclusivement à deux et peut également s’apprécier et se cultiver pour soi-même.

 

Les deux conseils de séduction

Nous conclurons cet article avec deux conseils de séduction.

 

Le premier est qu’il ne faut pas attendre une occasion particulière (par exemple, la Saint-Valentin) pour exprimer son désir à une personne. Si vous ressentez de l’attirance pour quelqu’un, il est déconseillé d’attendre trop longtemps pour lui exprimer. Des études ont mis en avant que les relations avaient plus de chances d’aboutir si les personnes ne se connaissaient pas depuis longtemps (Hunt, Eastwick & Finkel, 2015). Deux explications peuvent éclaircir ce fait. Premièrement, au plus vous attendez pour vous déclarer, au plus l’élu(e) de votre cœur risque de vous associer à un(e) ami(e). C’est la fameuse « Friendzone ».  Ensuite, au plus vous prenez du temps, au plus la demande devient compliquée à exprimer. En effet, avec le temps qui passe, les craintes surgissent et l’enjeu gagne en importance. Il est en effet plus aisé de déclarer sa flamme à quelqu’un que l’on connaît depuis peu, plutôt qu’à une personne sur laquelle on fantasme depuis des mois. 

Retenez aussi que si vous exprimez, de manière directe mais respectueuse, votre attirance pour une personne, celle-ci n’en sera pas vexée mais en sera même plutôt flattée. Vous prenez le risque qu’elle ne partage pas vos sentiments ou votre désir mais, dans ce cas, il est mieux de le savoir assez vite plutôt que de nourrir de faux espoirs. 

 

Notre second conseil est que la Saint-Valentin peut aussi se vivre durant toute l’année et ne se cloisonne pas à une date. Surprenez votre partenaire de temps à autre avec une attention, une sortie ou une escapade érotique et ne vous limitez pas à un jour par an. A cette occasion, Julie du Chemin vous propose un webinaire sexy ce jeudi 16 février à 20h  sur le thème : « Et si c’était toute l’année la Saint-Valentin ? » (Inscription gratuite : ici)

 

 

 

Bibliographie :

  • Brisson, J.P. Lupercales. Encyclopædia Universalis [en ligne], En ligne : www.universalis.fr/encyclopedie/lupercales/, consulté le 12 février 2017
  • Catholique. Org. La saint-valentin est-elle une fête catholique. En ligne : https://qe.catholique.org/l-eglise-aujourd-hui/39909-la-saint-valentin-est-elle-une-fete, consulté le 12 février 2017
  • Desjoyaux, L. (2015). Mais qui était (vraiment) saint Valentin ? En ligne : http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/mais-qui-etait-vraiment-saint-valentin-11-02-2015-60469_16.php, consulté le 12 février 2017
  • Gandon, O. (2004). Dieux et héros de l’Antiquité : toute la mythologie grecque et latine. Paris:  Hachette livre
  • Hamilton, E. (1997). La mythologie. Alleur: Marabout
  • Hunt, L.L., Eastwick, P. W. & Finkel, E.J. (2015). Leveling the playing field : longer acquaintance predicts reducted assortative mating on attractivness. Psychological Science, 26 (7), 1046-1053.
  • Koble, N. (2014). La tradition poétique de la Saint-Valentin (XIVe-XXIe siècles). Poésie, 148 (2), 68-87

 

 

 

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