VERS UNE ALTERNATIVE DÉMOCRATIQUE À LA PARTICRATIE

Les tergiversations sur l’avenir du nucléaire ou la gestion pitoyable de la crise migratoire sont deux symboles marquant de l’inefficacité du système politique actuel. Sur des sujets aussi importants, il aurait fallu faire des choix courageux avec une vision à long terme. Or, nos politiques ne voient généralement pas plus loin que la prochaine élection. Cela bloque tout début d’action politique ambitieuse. Certes, bien des personnalités politiques souhaitent sincèrement «faire bouger les choses». Mais tous ceux que j’ai rencontrés, avouent (en privé) ne pas pouvoir agir à cause de leur parti. Ceux qui s’écartent de la doctrine dominante sont discrédités et écartés. Les partis ont désormais pour unique mission d’accéder au pouvoir et de s’y maintenir le plus longtemps possible. Influencés par divers lobbies de plus en plus puissants, tous les partis finissent par renier leurs valeurs. Ainsi, le parti socialiste qui fut fondé sur de grandes et nobles causes progressistes a oublié ses origines. D’antiroyaliste, il s’est transformé en fervent partisan de la monarchie. Autrefois audacieux sur l’idée de l’autonomie de la Wallonie, il s’est transformé en un prudentissime parti belgicain. Féministe, laïc et anticlérical à ses débuts, le PS est devenu le plus ardent défenseur de l’Islam. De tels reniements se produisent également au sein de toutes les autres formations politiques. Qu’ils soient de droite, du centre ou de gauche, tous les partis au pouvoir appliquent pratiquement les mêmes recettes inefficaces.

Pendant ce temps, le chômage continue de gangréner la société, les inégalités se creusent et l’insécurité progresse. Or il existe des alternatives démocratiques à la particratie. En France, un mouvement tel que «La transition » propose de nouvelles pistes en refusant de devoir choisir entre Hollande, Sarkozy ou Lepen, les trois indéboulonnables de la particratie française. Il propose, notamment, la solution du mandat unique qui empêche la stagnation. On peut aussi décider de porter au sommet de l’état un panel de citoyens sélectionnés et tirés au sort, tel un jury d’assises. Ce système démocratique - qui a existé avec succès pendant 200 ans en Grèce - était d’ailleurs préconisé par des penseurs tels que Montesquieu ou Rousseau. L’expérience a été tentée à nouveau au XXIe siècle – à petite échelle - en Islande, en Irlande et au Canada où des citoyens tirés au sort ont mené d’excellentes réformes politiques. En Belgique, le socialiste Peter Vanvelthoven a d’ailleurs suggéré d’essayer ce système au sénat. Dans cette nouvelle démocratie, des citoyens ordinaires (et non pas des clans familiaux de politiciens professionnels) occuperaient les plus hautes fonctions de l’Etat pour une durée limitée et un seul mandat. Ils seraient évidement entourés d’experts pour les conseiller, comme c’est le cas, actuellement, de tous les dirigeants. Leur souci serait le bien du pays à long terme et pas leur prochaine réélection, ni le placement de leurs amis aux meilleurs postes. Ces citoyens seraient payés correctement mais devraient s’engager à accepter un strict contrôle de leurs avoirs durant et après leur mandat. Des chercheurs universitaires  en science politique estiment que cela pourrait sauver la démocratie. Je pense en effet qu’il est temps que le pouvoir revienne à des citoyens ordinaires qui prennent le métro et connaissent le prix du pain, plutôt qu’à une caste de privilégiés cooptés par les partis. Mais rien ne vous oblige à penser comme moi…