ET SI ON SE METTAIT À FAIRE DE VRAIES PROPHÉTIES ?

 N’êtes vous pas fatigués de la sinistrose ambiante qui règne ? De tous ces oiseaux de mauvais augure qui nous prédisent la catastrophe économique, écologique, démographique ? Chaque jour, les médias nous présentent leurs "nouvelles" qui sont essentiellement des mauvaises nouvelles. A moins d’être un psychopathe insensible, ces malheurs aux quatre coins du monde ne peuvent que nous affecter. Et, le plus souvent, nous ne pouvons rien y faire. Nous sommes blessés, choqués, révoltés mais impuissants. Ce qui cause une des formes de stress les plus pernicieuse pour notre santé mentale et physique. 

 

Le terme "sinistrose" , comprit actuellement comme une forme de pessimisme généralisé, définit à l’origine un trouble mental. Il se produit chez un individu qui a été victime d’un accident sans séquelle apparente. Le sujet développe cependant toute une série de problèmes psychosomatiques qu’il attribue au trauma d’origine. C’est exactement ce qui peut nous arriver quand nous subissons le traumatisme de toutes ces mauvaises nouvelles qui nous assaillent quotidiennement.

 

Outre le danger pour la santé individuelle, la sinistrose collective nous pousse parfois à adopter les comportements pessimistes qui vont justement nous conduire à la catastrophe redoutée. Le plus terrible exemple fut la guerre de 14-18 que pratiquement tout le monde prédisait comme inéluctable. Et la prophétie s’accomplit.

 

Pour expliquer ce phénomène, le professeur Rosenthal  parle de prophétie réalisatrice. La prophétie peut être "auto-réalisatrice" : « ce que je crois qui va m’arriver, m’arrive ». Soit hétéro-réalisatrice : « ce qu’un autre pense qui va m’arriver, m’arrive ». Cela n’a rien de magique, c’est juste de la psychologie. Car nous adoptons continuellement nos comportements à nos pensées…Et à ce que les autres pensent de nous. 

 

Les prophéties peuvent être positives ou négatives. Le commun des mortels croit souvent qu’une vision pessimiste du monde est plus juste, plus vraie. Le professeur Seligman  a pu démontrer scientifiquement que c’était faux ! En vérité, les optimistes ne sont pas de doux rêveurs et ils se trompent moins souvent que les pessimistes. En effet, ils posent les actes qui changent leur vie et celle des autres. 

 

 

A cette saison, nos prophéties peuvent prendre la forme des vœux de nouvel an. Je ne vous parle pas de cyniques vœux du genre : «Je vous souhaite  une année 2013 remplie de joie et de bonheur et que tous vos vœux se réalisent ». Est-il possible qu’une année ne soit remplie que de joie? Sans même un petit moment difficile pour nous faire mieux apprécier notre bonheur global? Est-il souhaitable que tous nos vœux se réalisent… Même les pires ? Certainement pas. Je vous propose plutôt que nous fassions tous de petits vœux et de grandes prophéties. Par exemple, on peut souhaiter à une personne que nous aimons que son année soit parsemée de moments de joie. Et y contribuer en l’invitant chez nous à l’occasion ! On peut prophétiser le redressement économique de l’Europe et la diminution de la pollution par le transport. Tout en veillant à davantage acheter des produits fabriqués près de chez nous. On peut aussi arrêter de se lamenter, de tout critiquer et de pronostiquer le pire. Et plutôt se retrousser les manches en se songeant : « Le monde va aller mieux. Que puis-je moi-même y faire pour y contribuer à mon modeste niveau ? ». Mais rien ne vous oblige à penser comme moi …